Suite à l’engagement des jeunes pour le climat, beaucoup d’écoles se demandent comment elles peuvent les soutenir dans leurs revendications et, surtout, comment agir concrètement en faveur du climat au sein de l’établissement.
En réalité, les écoles peuvent agir à différents niveaux pour diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre: consommation énergétique, mobilité, alimentation, déchets, politique des achats, etc. Dans l’idéal, chacun de ces postes est analysé pour identifier quelles sont les améliorations possibles pour chacun d’eux. Toutefois, dans un souci d’efficacité, il est toujours intéressant de se concentrer sur les postes qui contribuent le plus aux émissions totales de l’école.
Une bonne manière d’identifier les postes-clés est de réaliser un « bilan carbone » de l’établissement (voir le dossier d’accompagnement : établir le bilan carbone de votre école). Les bilans carbone effectués dans 15 écoles secondaires wallonnes pendant l’année scolaire 2016-2017 montrent que les déplacements contribuent en moyenne pour 38% des émissions totales annuelles de gaz à effet de serre et sont, de ce fait, le deuxième poste le plus important après la consommation en énergie (électricité et chauffage ; 49%). Figure 1.
Figure 1 : Part des différents postes d’activités dans les émissions en gaz à effet de serre des établissements scolaires (moyenne annuelle de 15 écoles secondaires wallonnes en 2016-2017). Source : COREN asbl
A l’échelle de la Belgique, le secteur des transports est également le deuxième plus gros contributeur aux émissions (22,5%) après le secteur de l’industrie (46,6%). Figure 2. Ce secteur est particulièrement préoccupant car il est le seul à avoir fortement augmenté ses émissions entre 1990 et 2017 (augmentation de 25%).
Figure 2 : Part des différents secteurs dans les émissions totales en 2017 (%). Source : climat.be
Quelles sont les actions concrètes que les écoles peuvent mettre en place pour diminuer les émissions liées aux déplacements scolaires ?
Un pédibus est un accompagnement d’un groupe d’élèves à pied par des enseignants, des parents, des éducateurs, etc. Il peut s’organiser le matin pour accompagner les élèves à l’école, en fin de journée pour les raccompagner près de chez eux ou pendant les heures scolaires pour rejoindre des activités (piscine, sport, bibliothèque, etc.). Le pédibus est idéal pour des distances de 1km (ou un peu plus selon l’âge). Infos : Guide méthodologique et inspiration sur les pédibus Suisse
Même principe que le pédibus mais à vélo. Dans ce cas, les distances envisagées peuvent être plus importantes (environ 4 km pour des élèves de primaire, un peu plus pour des élèves de secondaire). Certaines communes donnent un coup de pouce aux écoles en leur mettant à disposition des accompagnateurs. Infos : guide de mise en route (Pro Velo)
Formez les élèves à la conduite du vélo dans le cadre des cours. Et pourquoi ne pas former aussi les enseignants lors d’une journée pédagogique ? Il existe aussi des formations parents-enfants, ce qui peut être sympa à organiser lors d’une fête de l’école. Infos : Pro Velo
Formez les jeunes à l’utilisation de différents modes de transport pour se déplacer efficacement. A l’heure du smartphone et de leurs app’, il existe maintenant de nombreux outils pour choisir de manière optimale l’itinéraire et la combinaison de transports permettant de rejoindre un lieu rapidement. Découvrir ces outils et les tester sous la forme d’un grand jeu urbain est l’un des objectifs de la campagne Mov’In the City pour les écoles secondaires. Infos : Mov’In the City
Eduquez les jeunes au fonctionnement et à l’utilisation des transports publics. La STIB propose aux écoles différentes activités sur cette thématique (visiter les coulisses de la STIB, rencontrer des professionnels, etc. sont autant de possibilités). Une visite à Train World ou au musée du tram peut également être une idée de sortie de classe. Infos : activités socio-éducatives de la STIB
Installez un parking à vélos au sein de l’école ou améliorez le parking existant. Avoir un parking sécurisé, protégé de la pluie et éventuellement équipé de casiers pour les casques et les sacoches sont autant d’incitants pour venir à l’école à vélo. Avoir accès à une douche est également un argument pour stimuler les enseignants à utiliser la petite reine.
Avec l’afflux de voitures aux heures d’entrée de sortie d’école, les abords des écoles sont souvent peu sécurisant pour les piétons et les cyclistes. De ce fait, beaucoup de parents, réticents à l’idée de laisser leurs enfants rejoindre l’école à pied ou à vélo, les déposent devant la porte…ce qui contribue à la foire d’empoigne dans la rue. Pour rompre ce cercle vicieux et favoriser les modes de déplacements respectueux de l’environnement, la rue scolaire peut être une solution. Infos : guide méthodologique sur la rue scolaire
Pour une journée ou une semaine, sensibilisez les parents, élèves et enseignants à tester des modes de déplacements alternatifs à la voiture pour venir à l’école.
Tous les ans, au mois de mai, cette campagne est ouverte à toutes les écoles primaires. Pendant 15 jours, parents, élèves et enseignants essayent de venir à l’école autrement qu’en voiture. A chaque fois qu’un transport durable est utilisé, une gommette peut être collée sur le grand serpent Emile, mascotte de la campagne. Infos : Emile le Serpent Mobile
A l’arrivée de l’hiver, rappelez l’importance d’une bonne visibilité quand on roule à vélo. Lors de l’action « Be bright, use a light » récompensez les cyclistes du jour en leur offrant un kit de visibilité (phares, catadioptres, etc.) et un petit-déjeuner.
Pour une date choisie, l’ensemble de l’école essaye de battre un score de fréquentation à vélo : visez 25%, 50% et pourquoi pas 75% de cyclistes ce jour-là ! D’autres types de challenge vélo sont possibles. Par exemple, récompensez l’élève qui sera venu le plus souvent à vélo sur le trimestre ou sur l’année.