En mars 2018, Greenpeace publiait un rapport sur la qualité de l’air dans les écoles. Pendant 4 semaines, 222 écoles belges ont mesuré les concentrations en dioxyde d’azote (NO2) à trois endroits: l’entrée de l’école, la cour de récréation et dans une salle de classe [1]. Le NO2 a été choisi comme indicateur de la qualité de l’air car il s’agit d’un gaz polluant essentiellement issu du trafic.
Les résultats obtenus montrent que :
Figure 1 : Répartition des 222 écoles ayant participé à l’étude selon la teneur en dioxyde d’azote (NO2) mesurée en rue à l’entrée de l’école, dans la cour de récréation et une classe. Graphique reproduit sur base des résultats de l’étude « Mon air, mon école » de Greenpeance [1].
Face à ces résultats interpellants, des parents ont immédiatement réagi en lançant l’action Filter café Filtré. Cette action consiste à interdire, tous les vendredis matins, l’accès aux voitures dans des rues où se trouvent des écoles, afin de pousser les décideurs politiques à prendre des mesures.
Ainsi, le concept des rues scolaires a été proposé comme solution pour améliorer la qualité de l’air aux abords des écoles. La Chambre a d’ailleurs adopté une proposition de loi qui autorise les rues scolaires et des panneaux de circulation spécifiques vont être créés.
Une rue scolaire interdit l’accès aux véhicules motorisés pendant environ 30 min aux heures d’entrée et de sortie des élèves. Seuls les secours ont le droit d’y accéder, ainsi que les riverains pour en sortir. De cette manière, les émissions de polluants diminuent aux abords de l’école, favorisant ainsi une meilleure qualité de l’air dans la cour et dans les classes.
Les premières expériences de rues scolaires en Belgique montrent que leur installation peut favoriser les changements d’habitudes de déplacements des élèves vers des modes plus durables (ex : dans deux écoles test de Gand, 7% des parents n’utilisent plus la voiture depuis la création de la rue scolaire [2]). En effet, la rue scolaire offre un environnement calme, sécurisé et convivial pour les piétons et les cyclistes. Elle permet donc de rompre le cercle vicieux qui pousse les parents à conduire leur enfant en voiture en raison du sentiment d’insécurité générée par le chaos routier.
Autres avantages de la rue scolaire: les enfants (et leurs parents) sont plus actifs, ils développent une meilleure expérience du trafic, la rue est plus facilement accessible aux secours, les riverains jouissent d’une rue plus calme, et les contacts entre parents, enseignants, riverains et commerçants sont favorisés [3].
Toutefois, pour que la rue scolaire soit un succès, il est important de soigneusement préparer le projet.
Afin d’aider les communes et les écoles bruxelloises à mettre en place des rues scolaires, les Ministre de l’Environnement, Ministre de la Mobilité et Secrétaire d’Etat à la Sécurité Routière ont annoncé en septembre la création d’un fond d’un million d’euros. Cette mesure s’accompagne d’autres mesures, notamment le lancement d’une campagne de mesure du « black carbon » (particules fines nocives émises entre autres par le trafic routier) dans une cinquantaine d’écoles bruxelloises.
Références
[1] Mon air, mon école. Etude sur la pollution de l’air dans 222 écoles belges. Résumé. Mars 2018. Ed : Michel Renard, Greenpeace Belgique ASBL, chaussée de Haecht 159, 1030 Bruxelles.
[2] Goede praktijk : Schoolstraat. Netwerk Duurzaam Mobiliteit. https://www.duurzame-mobiliteit.be/sites/default/files/inline-files/006_Schoolstraat_0.pdf
[3] Paraat voor de schoolstraat. https://www.paraatvoordeschoolstraat.be