Bien que ne représentant généralement qu’une part minoritaire de la consommation énergétique des écoles (30% environ[1]), l’électricité n’en est pas moins un poste non négligeable des émissions de gaz à effet de serre de celles-ci. Voici quelques pistes d’actions pour agir sur ce volet. Ces initiatives peuvent associer des actions techniques, de nouvelles façons d’organiser sa gestion, mais aussi de la sensibilisation et des opportunités pour des projets pédagogiques riches !
Très efficace, entièrement gratuite et excellente pour le moral, la lumière naturelle doit être exploitée au mieux : choisir les locaux les plus lumineux pour les activités nécessitant un bon éclairage, dégager au maximum les fenêtres (pas de poster collé sur les vitres ou de documents empilés sur les appuis de fenêtre), placer un maximum de postes de travail à proximité de celles-ci. Si le système d’allumage des lampes le permet, on peut utiliser uniquement les lampes qui éclairent des zones dépourvues de lumière naturelle.
Si en début de journée tout l’éclairage disponible est souvent nécessaire, il reste souvent allumé plus longtemps que de raison. D’une façon ou d’une autre, il est important qu’au moins une personne soit responsable dans chaque local d’éteindre dès que possible. Une attention particulière doit être apportée aux locaux peu ou pas fréquentés durant les heures de cours, comme les corridors ou les sanitaires, quitte si nécessaire à se tourner vers des dispositifs techniques (minuterie, détecteur de présence, détecteur crépusculaire…)
Si les luminaires doivent par endroit obligatoirement participer à la protection des lampes (humidité, projections…), ce n’est pas le cas partout et les protections doivent être entretenues pour capturer le moins de lumière possible. Les luminaires sont-ils conçus pour diffuser efficacement toute la lumière produite par les lampes ? Les lampes elles-mêmes sont-elles d’une technologie offrant un bon rendement pour l’usage demandé ? Si des bénéfices importants sont souvent possibles, n’hésitez pas à vous faire assister par des professionnels sensibles comme vous aux économies d’énergie.
Un mur peint dans une couleur claire ne donne pas seulement une impression de luminosité, il apporte réellement plus de lumière sur les plans de travail, car au lieu d’absorber la lumière (qu’elle soit naturelle ou produite par des lampes) il en réfléchit la majeure partie. Si on craint qu’un usage intensif salisse trop vite des murs clairs, on peut peindre uniquement la partie supérieure des murs ainsi que les plafonds pour obtenir tous les bénéfices énergétiques de cette action.
De nombreux appareils électriques ne sont pas forcément indispensables. Faut-il un vidéoprojecteur dans chaque local, un second frigo à la salle des professeurs, des distributeurs de boisson, un système de refroidissement pour l’eau de la fontaine, une bouilloire surdimensionnée, un climatiseur… ? Ces appareils consomment souvent beaucoup d’électricité inutilement et ont déjà durant leur fabrication accumulé un sacré bilan environnemental (voir la notion d’énergie grise). Cela vaut la peine se poser la question de l’utilité d’un appareil avant d’en faire l’achat ou de le maintenir en fonctionnement. Lorsque l’acquisition d’un appareil s’avère nécessaire, veillez à opter pour un modèle avec une bonne performance énergétique, une dimension adéquate et une durée de vie importante.
Savez-vous que de nombreux appareils électriques (ordinateurs, télévisions, cafetières...) consomment de l’énergie lorsqu’ils fonctionnent, lorsqu’ils sont en veille, mais aussi très souvent même lorsqu’ils sont éteints ! Ce n’est parfois que quelques watts, mais à l’échelle d’une école entière durant plusieurs semaines, cela finit par se voir sur la facture d’électricité, comme le bilan carbone. Une seule solution, débrancher complètement tous les appareils électriques non indispensables, le plus facilement avec une multiprise à interrupteur. A débrancher : les nombreux ordinateurs, écrans, imprimantes, tableaux interactifs… Les distributeurs éteints conserveront sans soucis les boissons à température ambiante. Avant d’être débranchés, les frigos seront vidés pour éviter tout gaspillage de nourriture. Mieux encore, faites la liste de tous les appareils que vous aurez pu débrancher. A chaque nouvelle longue période d’absence, il vous suffira de ressortir cette liste pour plus rapidement encore faire le tour sans rien oublier.
Qu’il s’agisse de chauffer un local ou de l’eau sanitaire, les systèmes électriques traditionnels (à effet joule) offrent un rendement exécrable. Ils sont donc à fuir à tout prix. Pour les chauffe-eaux électriques fournissant le nécessaire au personnel d’entretien, il est inutile de les laisser fonctionner en continu. Placez un programmateur afin que le réservoir d’eau chaude soit disponible à la température demandée durant les périodes d’entretien uniquement. Une isolation supplémentaire de ce réservoir réduira encore un peu la consommation de l’appareil.
Produire de l’électricité à partir d’une source renouvelable c’est bien, consommer moins d’électricité c’est mieux ! Si l’électricité photovoltaïque présente un bilan environnemental flatteur, il n’en est pas pour autant nul. Avant de vous engager dans un projet de placement de panneaux solaires, assurez-vous d’avoir épuisé les principales pistes d’actions pour économiser de l’énergie dans votre école, la meilleure énergie étant celle qu’on ne consomme pas. Si néanmoins vous sautez le pas, pensez aux démarches participatives et aux déclinaisons pédagogiques nombreuses que pourra offrir votre nouvelle installation.
Que votre école soit libre de son choix ou qu’elle s’engage dans un achat groupé, il est important de faire une place à l’environnement dans les critères de choix d’un fournisseur d’énergie. Greenpeace met à jour chaque année un classement très documenté de ceux-ci.
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[1] Source : COREN asbl.